Réalisation d'un Costume Post-Apocalyptique

En ces jours, un peu d'innovation, voici sous vos yeux étonnés (ou dépités),

les étapes de réalisation d'un costume.

Un costume post apocalyptique réaliste.

(et ses accessoires)

Merci à Roland PistoresiLien original de l'image ICI.

En vue d'une soirée costumée dont le thème était "Survivants VS Infectés" j'ai fait le choix d'entreprendre une réalisation complète et totalement délurée d'un costume dans un style post-apocalyptique et recyclage.

Exit donc tout élément neuf, ou acheté et peint en vue de maquiller.

Exit donc tout artefact purement décoratif (les armes mises à part, je détaillerais ce point évident) et esthétique sur le costume.

Bon avouons tout de même que si en plus d'être entièrement fonctionnel et recyclé le costume pouvait avoir une certaine prestance cela n'en serait que mieux.

Dans l'idée de départ, qui fut aussi la finale d'ailleurs:

Je souhaitais récupérer un vieux jean troué (nous en avons tous -enfin je crois- dans nos ateliers).

Prendre un vieux t-shirt ou autre pull, abîmé et qui ne me va plus.

Faire quelque chose d'une paire de bottines qui attendaient patiemment d'arriver dans la poubelle de mon immeuble, trop abîmées pour être réparées ou données à une personne dans le besoin.

Recycler un bon nombre d'objets métalliques qui traînaient sur ma terrasse et mon garage.

Utiliser des pièces de cuir (des chutes ou morceaux abîmés par le temps).

Utiliser du fil de couture grossier et des câbles électriques pour parfaire l'aspect "récupéré et fait sur le tas comme cela était possible.

Le choix fut aussi fait d'utiliser des outils les plus rudimentaires possible.

Pas de perceuse à colonne (ou le moins possible, j'avoue avoir du tricher une fois), pas de Dremel (sauf pour rendre inoffensives les bordures découpées et pièces de métal découpées pour l'occasion);

En lieu et place de tout cela j'ai fait le choix d'utiliser marteaux, chalumeau (pour tout de même travailler le métal, brûler des éléments afin de les vieillir), trou dans une table et grosse vis à bois pour faire des trous.

Côté couture une aiguille réalisée à la main depuis une tige métallique fut utilisée.

Présentons maintenant le plan du costume:

Pour la tête: Une passoire à pâtes agrémentée d'un tissus pour tenir le casque au menton.

Pour le buste: Un plastron fait avec un couvercle de casserole.

Pour le bras gauche: Une jambe de jean, pour avoir une mobilité totale, mais protection amoindrie.

Pour le bras droit: Des boites de conserves, afin d'avoir une protection optimale au détriment de la mobilité.

Pour les mains: De vieux gants de motos, solides et protégeant bien, n'entachant que très peu la maniabilité. (je pouvais par exemple tenir mes verres de cocktail, mais pas payer en pièces de monnaie).

Pour les jambes: Le jean troué, dont les trou ont été rebouchés d'autre jean et de cuir.

Pour la ceinture: Un haut de jean (la partie avec la ceinture) offrant ainsi plein de poches et une tenue robuste de l'ensemble.

Pour les pieds: Une paire de chaussure dont le talon à été doublé de cuir et la pointe d'acier travaillée exprès pour l'occasion.

Passons maintenant à la réalisation de ce dernier:

La Tête:

 J'ai donc récupéré une passoire, neuve je l'avoue, les miennes étant uniquement faites de plastiques.
Je l'ai alors complètement usée, ruée de coups, ce grâce au marteau et au chalumeau.

Une fois déformée et bien brûlée j'ai entrepris de dessouder quelques éléments, notamment le fond permettant de la poser sur un plan de travail, ainsi que les anses pour les tordre et les rendre utilisables en attaches du casque alors créé.

Un vieux morceau de jupe noire fut aussi récupéré afin de faire la fameuse attache-menton du casque.
Nous voilà ainsi avec un casque fin prêt!

Le Buste:

Un vieux t-shirt déchiré, un dessus de casserole en métal (de l'aluminium dans notre cas) et quelques trous plus tard, voici un plastron rapide et simplement réalisé.
Je fais quelques coutures et je passe une lanière de cuir dans le plastron, afin d'assurer le maintient de l'ensemble dans mon dos.
Me voilà fin prêt pour le buste, peu de travail semble ainsi réalisé, mais le résultat est au rendez-vous!

Le Bras Gauche:

Ce bras, a pour vocation d'être mobile, rapide, utilisable, mais néanmoins avec un minimum de protection. J'ai donc choisi d'intégrer un jambe de jean au tshirt du buste pour offrir ces avantages cumulés.
Peu de travail fut nécessaire à cela, une simple couture suivant la jambe alors découpée et me voilà avec un système de protection simple mais léger.

Le Bras Droit:

Pour ce bras là, la difficulté ne fut pas la même.
Je voulais ici une grosse protection efficace, quitte à perdre beaucoup de mobilité et de confort. Il faut bien pouvoir se défendre un minimum lorsque toutes nos munitions sont vides.
J'ai donc opté pour le montage le plus complexe et amusant du costume: De la récupération de boites de conserves, de fil électrique et de cuir.

J'ai commencé par découper les fonds des boites, puis à les chauffer en vue de modifier leur forme pour leur en donner une plus ergonomique et proche de la réalité de mon bras.
Afin de joindre deux des conserves et de recréer une fermeture sur une des deux lourdement modifiée j'ai utilisé du fil électrique rigide, me permettant alors d'obtenir un effet industriel, et totalement post-apocalyptique après application d'un petit coup de chalumeau sur les plastiques.
Pour relier la protection de bras ainsi créée au t-shirt j'ai opté pour la pièce de cuir et du gros fil de couture. Cela créé en bonus un effet d'épaulette agréable à porter et à voir.

La Ceinture:

Pour la ceinture, j'ai décidé d'achever un vieux jean possédant plus de trous que de tissus.
J'ai donc découpé la partie "ceinture" de ce jean, tout en faisant en sorte de conserver les poches, afin d'avoir des rangements supplémentaires.
Rien de bien complexe à l'horizon. J'ai simplement ajouté de nouveaux trous au niveau de la ceinture afin de la rendre réglable avec le bouton de fermeture du jean initial.
J'ai en outre ajouté de simples fils m'offrant alors la possibilité d'accessoiriser cette ceinture.
Je n'ai pas d'images de cette ceinture malheureusement, je tenterai d'accéder à mon costume et mettrai l'article à jour par la suite.

Les Jambes:

Récupérons un vieux jean tout troué, récupérons des chutes de cuir abîmées et tâchées.

Attrapons avant qu'ils ne s'enfuient le fil et l'aiguille, l'agrafeuse si cette dernière n'est pas utilisée en arme anti infecté; attelons-nous à assembler tout cela, bouchons les trous du jean avec le cuir, prenons un peu de jean pour doubler les poches arrières.

Munissons-nous du chalumeau et... ho !! Fichtre! J'ai brûlé le bas du jean. Comme c'est dommage serais-je tenté de dire, si cela n'avait été volontaire.

J'ai effectivement décidé de rapidement vieillir le jean en le brûlant plus ou moins selon les endroits après l'avoir humidifié ou non afin de varier les rendus de couleurs.

Les Chaussures:

Pour réaliser la paire de chausses j'ai récupéré dans mes affaires prêtes à partir aux détritus, une vieille paire de bottines simple.
Semelles décollées et recollées plusieurs fois, cuir griffé en divers endroits... Différents points qui m'ont poussé à récupérer ces chausses et à les modifier.
Leur aspect de base fut en outre d'une grande inspiration.
Ni une ni deux me voici en train de coudre au niveau du talon une pièce de cuir semi rigide afin de fortifier l'ensemble. La semelle est partiellement décollée? qu'à cela ne tienne! Ainsi elle est, ainsi elle restera!

L'avant de la chaussure sera quand à lui doublé d'une plaque de métal d'inoxydable, habillant et protégeant ainsi définitivement.
La plaque de métal à été découpée dans une plaque plus grande et travaillée au chalumeau pour l"occasion. Elle a aussi été percée dans le but d’accueillir des boulons et vis sortant alors des chaussure.

Accessoirisons un peu tout cela maintenant voulez-vous? 

Étant donné que la soirée se déroulait dans un bar, lieu semi-public et fermé, des restriction étaient en place concernant les accessoires et "armes" surtout en ces temps d'attaques impromptues en lieux publics...

Le choix fut donc fait de retranscrire toutes mes armes réelles en maquettes sur carton aggloméré (un équivalent du mélaminé ou du bois reconstitué, mais en bien plus fin et un peu plus souple).

Les armes sont ainsi plates, mais gardent une image réaliste.

Furent ainsi reproduit:

Des Kunaï

Des Shurikens

Deux Pistolets (dont la taille à été monstrueusement agrandie pour un rendu visuel plus fort en pénombre et moyenne distance)

Ces objets ont ainsi été réalisés dans un but purement esthétique, je le précise, mais cela complétait assez bien le rendu final du costume.

J'ai donc utilisé les originaux comme patrons, dessiné sur les planches puis découpé le tout.

Étape assez directe et simple en tout les cas:

En finalisation du costume j'ai entrepris d'user tout ce qui a été créé précédemment.

Allons avec des brûlures par-ci par-là, soit. Mais ajoutons de l'eau, du faux sang (végétarien et comestible), un peu de suie, de terre séchée et nous voilà avec un beau costume bien dégueulasse et prêt à porter pour une soirée en enfer.

Avec tout cela, nous avions ici un costume complet, entièrement réalisé à la main, sur mesure, facile à transporter dans un sac, infernal à enfiler, assez agréable à porter sur du moyen terme tout de même et surtout, globalement solide et résistant aux attaques.

Pour conclure je dirais que la multitude de poches du costume furent fort appréciables et pratiques.

Que de le mettre et enlever est un peu infernal mais qu'une fois porté il se montre superbement agréable et confortable.

Que visuellement, il fait sourire, certes, mais reste totalement fonctionnel et assez sérieux dans sa mise en œuvre.

Je finirais enfin par dire que cela m'a bien amusé de faire ce costume, et que l'envie d'en réaliser d'autres se fait sentir agréablement!

Peut-être le début d'une nouvelle série de choses à bricoler?

Et vous, faites-vous des costumes, vos propres costumes, comme cela, sans queue ni tête pour une simple soirée? Ou êtes vous plutôt du côté de ceux qui observent et apprécient le travail accomplit, d'un œil passionné et intéressé?

Savons de Castille

Petite nouveauté sur le blog, je vais vous parler de Savons.

De savons fait avec mes petites mimines même.
Il s'agit de savons de Castille, des savons entièrement constitués d'Huile d'Olive (au niveau du gras incorporé).

Cela fait des années que je ne me lave qu'avec des produits entièrement naturels, et la découverte des savons fait mains et saponifiés à froid m'a permis d'aller encore plus en avant dans cela.
Mon stock de savons artisanaux diminuant, et mon envie d'en acheter des commerciaux restant inexistante, il me fallait bien me motiver un minimum pour en réaliser moi-même.

Bien lancé, après avoir mesuré et calculé les contenances approximativement précises de mes divers moules je me suis attelé au calcul de la composition de mon savon.
Souhaitant le faire le plus simple et neutre possible, j'ai donc uniquement utilisé du NAOH (dilué dans de l'eau cela va de soi [de la lessive de soude en somme]) ainsi que de l'huile d'olive.

Ce petit projet de savons saponifié à froid me tentait bien. Surtout que mon but final est de réutiliser mes vieilles huiles de cuisines (hô combien peu nombreuses, mais stockées depuis des années dans des récipients clos, tantôt pour en faire des lampes estivales en terrasses, tantôt pour... Rien d'autre à vrai dire à l'heure actuelle; d'où mon désir de remédier à cela, surtout que peu mais cumulé sur plusieurs années, commencent à faire un certain nombre de litres!

Après avoir tout bien mélangé, respectant les proportions pour un savon "sur-gras" à 6%, et bien mixé le tout jusqu'à obtenir une trace lors de la levée du mixeur, j'ai alors entrepris de tout verser dans les différents moules.

Une panoplie d'accessoire de cuisine est dédiée à cela, je le précise, je ne mélange jamais les outils d'utilisation comestibles avec ceux d'usage divers (qu'il s'agisse de chimie, de cuisson de non aliments, teintures, etc...).
J'ai donc utilisé un saladier en verre classique et un saladier en verre de type Verre Hautement Résistant aux Températures, une cuillère de style Potion Magique pour servir le tout (j'hésite d'ailleurs encore à lui faire un bec verseur, cela viendra certainement un jour), un mixeur de cuisine reconverti dans ce seul but (il s'agit de mon ancien batteur-mixeur-robot de cuisine, réparé, les accessoires étant compatibles avec mon nouveau modèle, je n'ai conservé que le mixeur-plongeur.).

Pour le moment les 3 planches de moules utilisés sont en silicone... Ce à mon grand désespoir, je souhaiterai en effet en réaliser en bois, plus dans un ancien style, et surtout bien plus écologique à la conception et certainement à l'usage courant.
Mais en attendant de mieux, ces 3 planches de moules me servent pour réaliser des savons, qui seront je pense, principalement offerts.

Grand Nota Bene: Lorsque vous manipulez ces produits pensez au EPI (Equipements de Protection Individuels).
Aussi il est obligatoire de porter des gants en Nitrile ou en Latex, résistants aux produits basiques.
De travailler dans une pièce bien ventilée (et/ou de porter un masque afin de s'épargner les vapeurs).
De porter une blouse de laboratoire, ou de chimiste (plus chère), elle protège votre peau et vos vêtements.
Il est aussi fortement recommandé d'éviter tout port de bijoux aux mains et poignets, un accident arrive vite et lorsque la panique nous gagne nos réactions sont souvent imprévisibles. 

Moyen Nota Bene: ce qui est écrit au dessus est moins vrai si l'on utilise de la lessive de soude (un mélange déjà dilué donc) car bien moins caustique/dangereux.

Petit nota bene, il faut toujours verser la soude dans l'eau puis le mélange eau-soude dans l'huile.
L'inverse ne serait pas très bon!

Le mixeur est ensuite plongé dans le mélange et l'on commence alors à mixer, et mixer, et réaliser des mouvements circulaires continuels... Ce jusqu'à obtenir la fameuse trace. Qui est une démonstration d’épaississement du mélange car la pâte ainsi formée reste un petit peu en suspension sur le dessus du reste du mélange.

Une fois cette trace visible, il est recommandé de continuer encore un peu le travail de mélange actif.
C'est aussi à ce moment là que l'on peut adjoindre des additifs: huiles essentielles, autre gras ou matières secondaires telles que les herbes de Provence ou le pavot, des colorants naturels telle que la poudre de cacao ou que le curcuma par exemple.

Il est ensuite possible de verser doucement le mélange dans ses moules et de couvrir le tout.

Là encore je ne suis point sûr de recouvrir les savons à chaque réalisation, le cellophane n'est ni économique ni écologique, alors que le résultat d'une oxydation du savon, bien que plus agressif que le reste du savon pour notre peau pourrait très bien être recyclé dans un but différent, telle une lessive de sol, ou vestimentaire à terme. Même si en sois un simple rinçage basique dudit savon suffira à enlever cette couche à l'esthétique différente.

Après un ou deux jour dans les moules les savons peuvent être démoulés. Ils devraient être bien solides, sans odeurs (dans mon cas car "nature"), mais encore gras au toucher.


Il ne reste plus qu'à les laisser reposer au calme (et à l'ombre) pendant un petit mois, avant de pouvoir les utiliser en toute sérénité!

Réalisation d'un Sac en cuir

Nouveau projet, nouvelles idées!

Voilà que récemment je me suis mis en tête de réaliser un sac (bandoulière) en cuir.

Il sera donc entièrement réalisé en cuir, avec au moins une pierre incrustée en façade intérieure (sous le rabat donc) et potentiellement une jolie découpe de cuir cousue en façade extérieure. (sur le rabat donc).

Ceci est un futur sac.
Je vous jure!

Les fermetures seront de simples boucles de métal dans lesquels des lanières viendront se loger et des anneaux en D (qui seront eux soit en métal soit directement en cuir) formeront les attaches pour la bandoulière.

Coutures simples pour les maintien de lanière.

La bandoulière en elle-même sera réglable grâce à une boucle supplémentaire.

Ce sac sera donc muni d'une unique grande poche à l'intérieur. Il sera de forme rectangulaire toute simple.

Concernant les découpes de cuir et coutures:

• La partie arrière ainsi que le rabat seront composés d'un seul morceau.
• La partie frontale sera un morceau à elle toute seule.
• La partie latérale et inférieure sera, quand à elle, en un seul morceau, cousu aux faces avant et arrière en cuir retourné, afin que les coutures soient "cachées".

• Toutes les coutures du sac sont réalisées à la main et au point sellier.
• Les coutures des boucles, sangles, anneaux de maintien latéraux sont faites avec un point de couture plus classique (à la main aussi).

Je n'ai pas réellement dessiné de patron pour la réalisation de ce sac. Un simple dessin brouillon, dessiné au détour d'un petit déjeuné fort rapide ainsi que la liste des éléments en cuir à couper fut réalisée.

Les mesures précises ayant attendu mon retour le soir.

Bon d'accord, pour les sangles de fermetures j'ai réalisé un patron maquette, fort pratique pour confirmer les mesures à couper!

Aperçu de la maquette

Fermeture du sac

Concernant la pierre à incruster j'ai opté pour une pierre verte, de la Malachite en l’occurrence. Le choix fut difficile, bien que je n'en ai pas beaucoup, 4 me faisaient sérieusement de l’œil. En choisir une ne fut pas une mince affaire! 3 ovales et une ronde!

La pierre une fois choisie et incrustée.

Le choix de la jolie découpe extérieure fut rapidement porté sur le logo bien connu d'un jeu que j'adore et dont l'univers médiéval-fantastique colle parfaitement avec l'ambiance que dégagera ce sac.

Il s'agit du logo de l'univers des The Elders Scrolls.

Découpe à la main du dragon de l'univers des The Elder Scrolls.
Il sera collé à la colle de peau sur le sac.

Ayant fait le choix de partir sur un cuir brut issu d'une peau complète... Un peu abîmée par l'humidité de surcroît, j'ai eu pas mal de travail de mesures pour les découpes, et de remise en état de la peau afin de pouvoir la travailler.

En contrepartie, le cuir donne un aspect rustique assez sympathique, qui se mariera très bien avec le logo cousu en façade ainsi qu'avec la pierre incrustée.

Cela permet en outre de ne pas avoir un sac de couleur unie.

Le travail de ce cuir aura été assez difficile en soi, il y avait beaucoup à faire afin de pouvoir le coudre. Son affinage ainsi que son dépeluchage furent un cocasse moment, à me demander plusieurs fois si mon idée était bonne ou non et si j'allais réussir à récupérer les endroits réellement abîmés de l'intérieur de ce cuir. Le côté extérieur me posait beaucoup moins de problèmes, il s'est juste trouvé plus foncé sur une partie du sac, cela me convenait tout à fait!

De plus une fois terminé, il a été clairement possible de voir les défauts cachés de la peau. Certains cotés du cuir ne sont en effet pas d'équerre ou de niveau. Cela est en réalité principalement du au fait que la peau était plus ou moins détendue dans son élasticité selon les côtés et endroits.

On remarque des défauts sur les hauts des bords gauche et droite sur cette image.

Passons maintenant à la réalisation de la sangle.

Je reprends la peau complète et commence un tracé, toujours aussi peu droit, vu le niveau de dégâts présents sur la pièce à découper.

Je mesure donc, 105cm de long, 2.5cm de large.

Une fois coupée, la sangle mesure plutôt 2cm par endroits; la longueur est quand à elle bonne.

Je mets la pièce en tension afin de la rendre plus droite et de la détendre un peu en amont du travail à réaliser.

Je passe ensuite à un affinage de la lanière de cuir, afin d'éliminer les peluches présentes.

Cirage de la lanière en cuir

J'entreprends alors de couper cette lanière en deux, un côté servant à accueillir une fermeture et l'autre les trous pour le passant. Cela me permettra d'avoir une lanière réglable en hauteur en fonction du besoin.

Je coupe, je perce et finalement je couds le tout.

Je couds aussi en place les deux pièces de la lanière sur les anneaux déjà présents sur le sac.

Et voilà, la lanière est terminée et mise en place.

En bonus il est possible d'agrémenter cette dernière d'accessoires, porte-éléments, décorations en fonction des besoins et désirs du moment.

J'ai par exemple en projet un superbe porte "granules" et médicaments, au style un peu steampunk, qui pourra ainsi soit s'adapter au sac soit à une ceinture.

Passons maintenant au collage de la découpe du rabat frontal:

Le logo découpés et présenté plus haut est alors enduit de colle de peau, cette colle se travaillant à chaud il faut aller vite, travailler dans un environnement chauffé, et à température constante.

Ne faites pas cela au vent ou même dehors en hiver: votre colle tiendra moins et séchera trop vite avant même d'être appliquée par en-collement.

Une fois la pièce imprégnée de colle, collez-la vite contre la surface avant que le tout ne refroidisse.
Posez ensuite de lourdes charges sur le tout, afin d'éviter un décollement de certaines parties.

Lourdes charges: Je parle de dictionnaires plus bas,
ce sont ici des casseroles lourdes et remplies d'eau qui ont été utilisées.

Je vous invite à lire avec grand intérêt mon autre article sur la réalisation de la colle de peau, ainsi que le collage au naturel de pièces en cuir et autre matériaux, afin d'en savoir plus sur le sujet.

Une fois la colle prête, son application fort simple et rapide sur la pièce ainsi que la mise en pression (les dictionnaires sont vos amis par exemple, les serres joints étant trop fort dans le serrage), des deux pièces de cuir, ce après nettoyage du surplus de colle débordant, bien évidemment.

Voici donc le résultat après séchage et mise en place du coup, définitive (enfin jusqu'à souhait de repositionnement, comme expliqué dans l'article dédié à la colle):

A posteriori j'ai aussi fait le choix de nettoyer l’excédent de colle présent sur le dessus et le côté de la surface de la découpe.
J'ai aussi fait le choix de nourrir cette peau collée avec de la Térébenthine Pure Gemme.
Ceci afin de redonner de la souplesse à l'ensemble et de bien nourrir la peau alors collée (et qui avait malheureusement aussi connue de difficiles moments de vie par le passé).

Je ne peux qu'avouer être bien content du résultat final!

Petit bonus: Voici la video de la réalisation de la lanière, ainsi que le nourrissage du dragon à la térébenthine pure gemme (attention la vidéo dure 3h).

Cuir: Collage naturel d'élements

Dans cet article je vais vous parler d'une chose introuvable à ma connaissance sur le net.

Je vais vous expliquer et vous montrer le résultat de plusieurs mois de recherches et essais.

Le résultat d'une réflexion certaine, triturée par l'éthique, l'écologie et le naturel.

Je vais vous parler de la Colle de Peau utilisée pour coller des pièces de cuir.

Alors oui, cela n'est pas végan (mais de base travailler le cuir... bref :( ).

Mais cela a le mérite de respecter les principes anciens concernant les colles, de bien tenir, en tout cas selon mes premiers essais.

Cela a le mérite d'être complètement naturel, et d'être multi-usages: Peinture, encollage, vernis, collage de cuir, bois (que je n'ai pas encore testé cependant).

Cette colle ne coûte pas excessivement cher (en moyenne 30/35€ le kilo), elle possède une souplesse suffisante pour le cuir (mais pas pour du tissus je pense) et une capacité de repositionnement sympathique.

On ne dirait peut-être pas, mais nous avons ici de quoi réaliser au minimum 10Kg de colle!!

Cette colle donc. J'ai enfin réussi à me procurer de ce qui me semble être de la vraie colle de peau de lapin.

Présentée sous forme de "granules", c'est de la peau déjà cuite, qui ne demande plus qu'à être hydratée et chauffée.

Les sachets de peau de lapin.

Les mélanges que j'ai vus, concernant la peinture, préconisent un mélange à raison de 10g de peau pour 100g d'eau. Je trouvais que cela faisait peu alors j'ai commencé par un mélange de 26g d'eau et 14g de peau.

Et effectivement la peau boit tellement l'eau avant de fondre qu'il vaut mieux en mettre plus.

Au final j'ai réalisé un mélange de 14g de peau avec 90g d'eau.

La consistance me semblait convenir, je me demandais juste quelle serait l'efficacité et le pouvoir collant du résultat.

On commence à mettre le mélange à chauffer.
On remarque un fil en bas: il s'agit de la sonde thermométrique.

Mais trêve de bavardages et passons à la chauffe. Alors là encore, souvent il est recommandé de laisser le mélange eau et peau une nuit à "gonfler". Personnellement j'ai directement mélangé et chauffé à feux très très doux, contrôlé par un thermomètre.

Des granules dans de l'eau.
On ne s’attend vraiment pas à trouver une pâte, et encore moins une colle une fois terminé.

La peau commence alors à se mélanger à l'eau. J'ai continuellement touillé le tout afin de bien garantir une fonte homogène et constante.

On touille, on touille, la texture commence à prendre forme.

Après quelques minutes la température commence à monter aux alentours de 50° et le liquide visqueux commence alors à se former.

Une pâte apparaît alors en lieu et place de notre mélange précédent.

Une fois des températures adéquates atteintes (60° dans l'eau de bain marie, grand maximum), je procède au prélèvement de quelques bouts de cette colle liquide et commence à badigeonner une chute de cuir afin d'y coller une autre.

Cela donne un aspect brillant assez sympa à l'ensemble, les bords du collages semblent comme se souder au contact de la colle présente sur toute la surface réceptrice de la pièce.

J'attrape alors une seconde chute, afin de réaliser le test d'un collage "propre", sans bavure de colle ni marques extérieures, et de serrer le tout en force grâce à un serre joint.

Un collage réel en cours de séchage.
(avant pression sous des charges lourdes)

Après 3h de séchage, je commence à vérifier la tenue de la colle, à tester son pouvoir de malléabilité.

Le tout semble bien tenir, quelle que soit la méthode de collage employée.

J'ai tout de même une préférence pour le collage sans serre joint.

Je teste alors une immersion de la pièce collée au serre joint et découvre avec stupéfaction que les deux pièces se décollent sans problèmes aucun. Je savais que c'était une colle repositionnable, mais de là a obtenir un tel pouvoir collant - décollant au simple contact de l'eau (enfin une immersion totale tout de même); c'était une vraie surprise.

Aucune marque n'est restée sur la pièce décollée.

Exemple de décollage en force, les cuirs s'entredéchirent et s'abiment.

J'ai ensuite tenté un nettoyage de la peau entièrement badigeonnée de colle afin de voir si retrouver le teint et la couleur d'origine était possible. Il se trouve que oui. Il faut juste être très précautionneux lors de ce nettoyage, au risque d'imprégner les parties collées d'eau et de risque du coup de décoller ces dernières. 

Par contre il est vrai que la colle s'enlève assez facilement de cette manière, et ne laisse pour ainsi dire aucune trace de son passage.

Il est aussi vrai, après essais, qu'il est possible de repositionner la pièce, même si la colle tiendra bien moins, une fois décollée avec de l'eau.
La pièce peut alors être recollée, et après séchage, restera en place.

J'ai tout de même testé le lendemain l'élasticité du collage des pièces ainsi que sa capacité de contorsionnement, torsion et autres souffrances qu'il est possible d'infliger à du cuir. Le collage à résisté haut la main à tout cela.

Hé oui, sur les doigts aussi cela colle.
Facile et rapide à rincer cependant, cela ne laisse pas
de dépôt désagréable après.

Pour ne rien vous cacher, le seul moyen que j'ai eu de décoller les morceaux, autrement qu'en utilisant de l'eau bien entendu. Fut de Découper les deux parties collées, et donc d'en laisser un résidu sur une des deux parties.

Bon à savoir: La colle de peau se conserve environ deux semaines sans additifs aux réfrigérateur. Pour la réutiliser il suffit de la chauffer à nouveau au bain marie et c'est reparti pour un tour.

Attention cependant car le pouvoir collant diminue à chaque réchauffe (de ce que j'en ai lu, mais pas encore expérimenté pour confirmer).

Une odeur se dégage aussi lors du processus de chauffe de la colle. Pensez à aérer et/ou mettre la hotte dans votre zone de chauffe (la cuisine pour moi par exemple). Bien que non écœurante, cette odeur pourra certainement déranger votre entourage, voir vous-même.

Tout plein de colle: ça brille pas mal.
Bien attendre la fin du séchage pour ressentir la texture finale.