Réalisation d'un Fourreau en Bois pour couteau Opinel Santoku
Cela fait maintenant quelques années que l'on m'a offert ce magnifique Opinel de cuisine. J'en prends grands soins, le garde dans sa boite en carton en permanence...
Ho et puis non ! Un bon couteau mérite un beau fourreau !
Alors voilà, couteau français, bois français aussi, provenant directement de mon jardin. Coupé d'un arbre malade il y a quelques années de cela maintenant.
La réalisation totale du fourreau m'aura pris 3h excluant bien entendu le temps de séchage de la colle et de la pâte à bois.
J'ai fait le choix de réaliser le fourreau dans un bloc de bois entier, une magnifique bûchette aux couleurs variées, se révélant lors de la coupe de de l'affinage du bois, tels que vous allez le voir.
Pas de cuir pour couvrir ce bois, contrairement à un fourreau traditionnel. Le bois avec manche en bois me semblait plus approprié, avec un bel effet.
J'ai donc commencé par sélectionner la bûchette dans laquelle j'allais réaliser le fourreau. Nettoyer cette dernière : enlever l'écorce, traiter le bois à la térébenthine, laisser sécher une nuit.
Puis ensuite, abaisser un peu le bois afin d'avoir deux faces planes. Ceci pour permettre la découpe dans la matière à la scie à ruban. Ayant possibilité d’accéder à une telle machine je ne vais pas me priver ;-). Quel gain de temps par rapport à la scie manuelle, par rapport à la scie sauteuse !!
Une fois le bois coupé, j'ai tracé la forme de la lame du couteau, des deux côtés, et commencé à creuser le bois.
Légèrement, car la lame est fine.
J'ai créé du relief dans la forme de lame, afin de maintenir le couteau dans son fourreau lorsque ce dernier est stocké. Il faut donc forcer un peu pour le sortir, une sécurité non négligeable lorsqu'un objet dangereux est rangé dans une cuisine.
J'ai percé le bout du fourreau, offrant ainsi une respiration et évacuation de l’excédent de graisse et/ou d'humidité lorsque la lame est rangée et soumise à des variations de températures.
J'ai ensuite entrepris le collage, après avoir bien évidemment vérifié que la lame passerait bien dans le fourreau alors clos.
Collage, réalisation de ma pâte à bois en utilisant de la poussière de bois récupérée dans le filtre de ma ponceuse électrique et de la colle à bois conventionnelle, cette pâte m'aura permis de boucher quelques impuretés présentes, notamment des trous de vers, raison initiale de la découpe de cette partie de l'arbre.
24h plus tard... Le séchage est complété. le temps va maintenant venir de raboter, raboter, descendre au maximum le bois afin d'avoir un fourreau aussi épais (mais pas plus) que le manche du couteau.
C'est alors que la magie du bois opère, les couleurs se révèlent, les dessins apparaissent. Un pur régal.
Une fois le bois affiné selon mes souhaits, je m'attaque au rabotage des angles, afin de donner une forme plus proche de la lame, plus élancée et moins "cubique" à mon fourreau.
Ainsi que bien évidemment le rendre plus agréable au toucher.
Voilà ! Le fourreau est presque terminé.
Il ne me reste plus qu'à poncer, et nourrir le bois.
Pour le ponçage je suis descendu jusqu’au grain 400 sur ce bois, le tout à la ponceuse électrique, permettant une meilleure patine sur le bois grâce à ses vibrations constantes.
Le fourreau est maintenant terminé.
Afin de le rendre plus chatoyant, plus pêchu dans ses couleurs, j'ai finalement opté pour un mélange d'huile d'olive, cire d'abeille, térébenthine.